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Chaine de valeur riz

Système de récépissé d’entrepôt (SRE) pour la filière riz local : quels enjeux ?

La loi n°2017-29 portant Système de Récépissé d’Entrepôt de Marchandises (SRE) au Sénégal a été adoptée le 14 juillet 2017 au Sénégal et constituera sans nul doute un formidable tremplin pour améliorer et élargir les possibilités de mobilisation de ressources et de financement des activités dans le sous-secteur de l’agriculture. Cette loi consacre le document appelé récépissé d’entrepôt de marchandises comme sûreté pour garantir les financements des établissements de crédit et des systèmes financiers décentralisés. Le SRE vise entre autre à favoriser la mise en place d’entrepôts de marchandises répondant aux standards internationaux et aussi à professionnaliser la fonction d’entreposeur au Sénégal.

Appliqué à la filière riz local, le SRE augure sans doute une meilleure gestion des riziculteurs de la phase post-récolte dans le sens de réduire les pertes et de négocier un prix rémunérateur pour la production. De plus, avec le système d’information sur les récépissés qui lui sera associé et qui permettra une visibilité sur les stocks disponibles, la mise en marché du riz local sera beaucoup plus efficiente.

Néanmoins, l’expérience des systèmes de crédit-stockage qui s’apparente au SRE mis en œuvre au Sénégal a montré la difficile réplicabilité des modèles pour l’ensemble des acteurs de la filière agricole concernée en raison des coûts de transactions et d’opportunités élevés dus souvent au retard dans le dénouement des procédures. A cela, il faut ajouter les politiques interventionnistes de l’Etat sur les marchés qui influent sur la performance et parfois sur la rentabilité des systèmes surtout si les volumes de stocks engagés sont réduits. L’étude sur les systèmes d’entreposage et de tierce détention adaptés à l’Afrique subsaharienne (commanditée par l’AFD, le FIDA et le CTA) détaille bien le modèle pilote expérimentée par l’USAID/PCE pour la filière riz avec une approche business to business et dans un environnement plus ou moins maîtrisé.

On comprend qu’à terme pour le maillon transformation, les décortiqueuses artisanales qui transforment près de 70% de la production de riz paddy seront parties prenantes du SRE car il est difficile d’imaginer un SRE pour les producteurs de paddy. En effet, il faut bien créer les conditions pour la double culture annuelle du riz et limiter la spéculation sur les prix d’autant plus que le financement sur consignation des stocks de paddy est en train de faire ses preuves.

Pour la mise en œuvre du SRE, le plus dur sera de disposer d’entrepôts de grande capacité (surtout pour le riz blanc) qui répondent aux normes et là le secteur privé est fortement attendu. En attendant, l’environnement de la filière riz local est devenu très concurrentiel et c’est tant mieux en terme de compétitivité-prix et structurelle. On est en droit d’attendre que cette loi va certainement permettre à terme d’accroître le volume et la qualité des financements agricoles.

À propos de lavoixdelavallee

Agroéconomiste/Financier, conseiller en entreprise agricole

Discussion

Une réflexion sur “Système de récépissé d’entrepôt (SRE) pour la filière riz local : quels enjeux ?

  1. A reblogué ceci sur tanguiss.

    Publié par mngueye51 | novembre 3, 2017, 4:14

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