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Financement agricole

Quel modèle de financement pour l’agriculture au Sénégal ?

L’éveil citoyen commence bien à faire peur nos politiciens et c’est vraiment encourageant. On découvre chaque jour l’ampleur de la corruption et de la concussion au Sénégal, moi je dis qu’il nous faire sauter le verrou de protection de l’impunité avant qu’il ne soit trop tard. Pour un pays à faible revenu pétrolier et gazier, on a rendez-vous avec une histoire propre.

Oubliez le titre du post, rien à voir avec le contenu. Après avoir lu le rapport de D. Barret, A. Kéré de titrant : Analyse de l’aide accordée aux pays du Sahel_Décembre 2018, je comprends mieux pourquoi on nous dicte notre conduite pour mieux nous maintenir dans la pauvreté avec l’aide de certains personnages qui ne pensent qu’à se remplir les poches. Plus fort encore, nos états sont conditionnés pour ne pas sortir de la pauvreté, c’est mon avis.

Le rapport nous renseigne que la moyenne de l’aide transférable accordée au Sénégal prise entre 2006 et 2016 ne pèse que 5,7% du revenu national brut. Et, il se trouve que les États‐Unis sont les premiers donneurs avec 20,2% des versements d’aide transférable entre 2012‐2016, suivis de la France (16,6%), du Groupe Banque Mondiale (15,1%), des institutions de l’Union Européenne (8,3%), du Canada (5,9%) et de la Banque Africaine de Développement (5,2%). A noter que l’aide transférable représente près de 63,6% de l’aide publique au développement.

Pour la période 2012-2016, l’aide transférable venant des Etats-Unis, c’est à 100% des dons, pour la France, c’est à 62,4% des dons et à 37,4% des prêts. La Banque Mondiale et la BAD, c’est à 100% des prêts. Si mes calculs sont bons, pour la même période, on parle de quelques 630,3 milliards de FCFA par an et il s’agit à 75,3% d’interventions de type projet, l’aide budgétaire pèse 16,1%.

Cette aide transférable hors aide alimentaire et aide humanitaire est affecté majoritairement entre le secteur de l’agriculture-sylviculture-pêche avec 17%, l’éducation 12,9% et la santé 12,5%. Pour les versements dans l’agriculture, les rubriques dominantes sont : Ressources en eau à usage agricole (30,7%) Développement agricole (29,6%) et Politique agricole et gestion administrative (15,4%).

Pour ma part, je trouve qu’avec la communication qui est faite autour de cette aide, on a l’impression qu’on ne pourra jamais s’en passer. Par exemple, dans la Revue annuelle sur l’efficacité du développement de la BAD Edition 2019, on peut lire qu’une étude sur l’impact des investissements de la BAD au Sénégal, entre 2014 et 2018, révèle qu’ils auraient créé 186 000 emplois dans des secteurs prioritaires et que l’appui de la Banque a contribué à 15 % de ces emplois. Il y a un petit problème car chez nous, nous avons annoncé près de 500 000 emplois créés par le PSE.

Les emplois dans l’agriculture représente en 2018 près de 62,58% du total des emplois et nous continuons toujours à privilégier des interventions de type projet plutôt que de satisfaire aux engagements de Maputo.

 

À propos de lavoixdelavallee

Agroéconomiste/Financier, conseiller en entreprise agricole

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