On est tous d’accord que le processus d’industrialisation de notre agriculture est bien entendu inévitable. Mais dite-moi, comment se fera-t-elle ? Plus de la moitié des sénégalais évolue dans le secteur agricole, on a donc une agriculture sociale dont le maillon production est très vulnérable aux chocs économiques et environnementaux.
Industrialiser, c’est moderniser, c’est aussi investir dans le capital humain et améliorer ainsi la productivité du travail qui est assez faible. Comment accroître alors la résilience de notre agriculture sans accentuer les risques d’insécurité alimentaire ? Selon la RGE de 2016, on sait maintenant que seulement 5,9% des entreprises au Sénégal évolue dans la branche d’activité « agriculture, élevage et pêche » et qu’en milieu rural le taux passe à 19,9%.
D’après l’ANSD, la croissance est portée par le secteur tertiaire (3,3% en 2016) et le secteur secondaire (1,2%). L’investissement privé y a joué un rôle non négligeable. Ainsi pour assurer la transformation structurelle de notre secteur agricole, le PSE mise déjà sur les agropoles. La Banque mondiale attire déjà l’attention sur le fait que « les dépenses publiques dans l’agriculture sont de plus en plus financées par des fonds étrangers, ce qui peut exposer le secteur agricole à des risques financiers » (Rapport, avril 2018). On compte donc énormément sur le secteur privé, il ne faut surtout pas qu’ils oublient que le SMAG va être revalorisé à 213,92 FCFA à compter du 1er juin 2018.
Subvention aux intrants agricoles et exonération de taxes, apparemment l’Etat n’a pas trop le choix car en plus de promouvoir les filières locales, il faut renforcer le tissu industriel pour qu’il soit plus compétitif. Deux éléments importants de mon point de vue qui doivent accompagner l’industrialisation de notre agriculture, 1- un statut pour l’agriculteur et 2-l’autonomisation des filières agricoles.
En passant, lequel choisirez-vous : 1-ouvrier agricole (précisez salarié ou saisonnier), 2-exploitant agricole, 3-les deux ?? C’est un vrai trilemme, moi je donne ma langue au chat.
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